Raser les Rased ?

Pauline avait du mal à l'école. Elle n'était pas idiote, elle comprenait les choses, mais il lui fallait un peu plus de temps que les autres pour ça. Elle avait du mal à suivre. Sa scolarité aurait put être un échec constant.
Heureusement pour Pauline, il y avait Yves. Yves fait partie du Rased le Réseau d'Aide Spécialisé aux Élèves en Difficulté. Il a pu aider Pauline à suivre les cours, en lui portant toute l'attention nécessaire, à elle comme à d'autres. Pauline a ainsi pu s'accrocher et suivre une scolarité en primaire presque normale.
A la fin du CM2, pauline savait lire, écrire et compter. Bien entendu, elle ne serait peut être jamais avocate, mais au moins elle n'est pas analphabète. Sans le Rased, Pauline serait certainement sortie très tôt du cursus scolaire, avec rien.
Maintenant, le gouvernement veut supprimer 300 postes sur les 11000 que comporte le réseau. C'est une décision un peut bizarre pour un ministre qui avait pour objectif de "mettre le paquet" pour "diviser par trois l'échec scolaire lourd" à la sortie du cursus primaire. Bien entendu, le ministre a prétexté une mauvaise interprétation. Après tout, il s'agirait simplement de "sédentariser" les personnels du Rased là où ils seraient nécessaire. Mais qui nous dit que demain, ils ne seraient pas juste des professeurs supplémentaires, dans des classes normales ? Et si une autre école a besoin d'eux, si leur école a une baisse du nombre d'enfants en difficulté ?
Si Pauline arrivait à l'école maintenant, elle n'aurait sans doute pas les mêmes chances. Saurait-elle lire, écrire et compter dans cinq ans ?